L’intolérance au lactose et l’intolérance à la protéine de lait, la caséine, sont deux choses différentes qui sont souvent confondues. L’un est un phénomène irréversible car génétique, tandis que l’autre est réversible, et ça, c’est la bonne nouvelle.
Je vous propose un petit éclairage…
L’intolérance au lactose, quesako?
L’intolérance au lactose est un déficit enzymatique en lactase. Cette enzyme, la lactase, permet de dégrader le lactose (qui est un sucre complexe) en galactose et glucose (qui sont deux sucres simples). Cette dégradation permet l’assimilation du lactose.
La lactase est sécrétée au niveau de l’intestin grêle dès la naissance. Tous les nouveaux nés la sécrètent. Mais parfois au moment du sevrage du lait maternel, il arrive que cette enzyme ne soit plus du tout sécrétée par l’organisme (cela concernerait 20% de la population en France). On parle de lactase non persistante. C’est un phénomène génétique et donc irréversible.
Ainsi, lorsque le lactose n’est pas dégradé. Il s’accumule dans l’intestin grêle, puis va entrer dans le colon et nourrir les bactéries. On va avoir alors des ballonnements, flatulences, crampes abdominales, diarrhées…
Comment savoir si on est intolérant au lactose ? Pendant 15 jours, éviter toutes sortes de lactose (fromage blanc, fromage frais, yaourt, lait) et voir s’il y a une amélioration. Réintégrer ensuite brutalement le lactose et s’il y a réapparition des symptômes, c’est que vous êtes intolérant au lactose.
La solution est soit d’éviter totalement le lactose, soit de se complémenter en lactase. Il existe en effet des compléments alimentaires à base de lactase, qui vous permettront au moins d’aller au restaurant ou chez des amis sans être inquiétés du contenu des plats…
L’intolérance à la protéine de lait : la caséine
On devrait plutôt parler ici d’hypersensibilité que d’intolérance. Cette hypersensibilité va créer une réaction immunitaire, type allergie de type 3 c’est-à-dire avec des symptômes retardés (entre 12h et 5 jours). Cette réaction fait suite à une hyperperméabilité intestinale.
L’hyperperméabilité est une altération de la barrière intestinale. Lorsqu’elle est saine, cette barrière est faite de jonctions serrées, et nous protège des réactions allergiques et des menaces microbiologiques.
Cette hyperperméabilité est la conséquence d’une alimentation trop riche en gluten, en sucres raffinés, en additifs, pesticides… mais aussi à la consommation excessive de médicaments, d’antibiotiques, de corticoïdes, d’anti inflammatoires. Elle peut aussi être due à un stress chronique, à une dysbiose ou à une activité sportive intensive.
Les molécules non digérées passent à travers la barrière intestinale, et notre système immunitaire ne les reconnait pas puisqu’elles ne sont pas censées être là…
Les premiers symptômes sont fatigue, ventre gonflé, reflux gastriques, puis alternance constipation diarrhées ou selles molles. Cela se complique ensuite par des troubles respiratoires, des sécrétions nasales fréquentes, des réactions cutanées (acné, urticaire, eczéma). Et enfin, cela évoluera en allergies, diabète, NASH, et dans le pire de cas des maladies auto immunes…
La priorité est de cicatriser la muqueuse intestinale, en évitant les aliments allergènes pendant 6 semaines. Une alimentation saine et équilibrée, une bonne gestion du stress, le traitement de la dysbiose par une complémentation, permettront de retrouver un équilibre.
A noter que le ghee, produit phare de l’ayurvéda, est un beurre clarifié, sans lactose ni caséine, que tous les intolérants au lactose et/ou à la caséine devraient connaître… ! Voir mon article sur Les bienfaits du ghee.